Compte-rendu de "Une fleur sur les ruines" à Crèvecoeur
- Le 02/11/2017
C’est dans l’adversité qu’un groupe soudé arrive à prouver sa vraie valeur.
La troupe du Manteau l’a démontré une fois de plus lors de sa représentation à Crèvecœur.
Tout avait pourtant bien commencé. Nous avions préparé les décors et répété la veille dans cette même salle où, mis à part un incident technique, il n’y eu rien d’extraordinaire.
Nous avions chorégraphié sereinement nos déplacements et le script se déroulait sans accros majeurs.
Arrivé au jour J, nous avons constaté que la publicité faite par la commune avait eu pour effet de remplir la salle et qu’une atmosphère chaleureuse commençait à se dégager, malgré la pluie et le froid ambiant. Ainsi démarrait le spectacle.
L’ambiance de la pièce fut des plus difficile à installer, les rires se faisaient trop rares lors des premières répliques comiques. Il faut dire que nous avions omis de prendre en compte un élément à l’intérieur même de la salle de spectacle : ses puits de lumières situés au plafond.
Une pièce comme celle-ci a besoin d’intimité, le noir étant son meilleur allié. Nous avions pourtant réussi à boucher toute présence de luminosité… exceptées celles-ci. D’autant que la nuit est rarement de rigueur à 16h… même dans le Nord. A nous de nous en souvenir pour la prochaine fois.
Mais ce point de détail fut impuissant face à l’emprise de cette pièce sur son audience. C’est ainsi que dès la deuxième scène les émotions se libérèrent.
A cet instant, nous autres protagonistes de la scène et de la technique, nous sommes laissés embarquer à notre tour par un tourbillon de sentiments que peut dégager une histoire aussi émouvante.
A trop vivre son personnage, on finit par oublier sa propre présence… et parfois son texte.
Certes ce dernier ne fut pas respecté à la lettre, mais la force collective de notre troupe a une fois de plus opéré sur scène, et rendu cohérent l’ensemble de la pièce. Le spectateur quant à lui n’y a vu que du feu… la magie du spectacle.
En revanche, la fougue et la hardiesse avec lesquelles nous avons mis à mal la scène allaient forcément se retourner contre nous à un moment ou un autre. Chaque grain de farine, chaque gramme de poussière, chaque goutte d’eau et chaque perle de sueur n’ont fait qu’aggraver notre cas jusqu’au moment où, las de nos élucubrations, cette scène que nous chérissons tant, nous le fit payer.
De plus en plus instable, elle favorisa les déséquilibres et glissades. Sans pour autant parvenir à son but, elle nous fit quelques frayeurs bien méritées.
Une tension permanente couplée à une fatigue accumulée tout au long de nos péripéties, nous fit pratiquement perdre les nerfs. A quelques répliques de la fin, un fou rire s’amorça sur un comique de situation et se communiqua entre les comédiens, mais le sérieux que nous devons à l’encontre de la situation nous fit rapidement reprendre nos esprits.
Puis vint le souffle de notre délivrance. S’en suivi des applaudissements francs et généreux d’un public comblé. C’est une grande fierté d’être sorti indemne d’une telle représentation, mais surtout un immense plaisir de vous avoir fait découvrir cette pièce à laquelle nous sommes tant attachés.
Si vous aussi avez apprécié ce moment, alors nous vous invitons à revenir nous voir très prochainement.